Cameroun – la région de l’Extrême Nord sous haute surveillance militaire a la veille de la rentrée scolaire

Les autorités gouvernementales n’ont pas dérogé à la règle de tous les ans, relative au renforcement des plans de sécurité dans cette partie du pays jadis foyer des tensions entre l’armée et le groupe terroriste Boko Haram. Les militaires en éveil pour un retour des écoliers sur les bancs en toute quiétude.

La fréquence en baisse des attaques djihadistes dans la Région, observée grâce à la riposte des hommes en treillis, n’aura pas empêché aux autorités militaires de se tenir sur leur garde. Dans la grande muette, l’ordre a été donné pour épargner les élèves et les établissements scolaires d’une éventuelle présence, voire d’une attaque terroriste dans les périmètres sécurisés. Nos sources insistent sur le « renseignement prévisionnel » et « le contrôle permanent des secteurs ciblés » pour lesquels les forces de défense s’activent d’ores et déjà et « le plus souvent en toute discrétion pour la protection des élèves, des enseignants et des parents » en mouvement sur la voie publique, dans les marchés, ainsi que dans les établissements primaires et secondaires. « Chaque année, avant et pendant la rentrée scolaire, nous recevons les instructions fermes dans le but de renforcer la sécurité dans la Région ; nous adoptons de nouvelles dynamiques de défense et de sécurité pour confondre les terroristes afin de les identifier et de les interpeller. Nos missions sont bien précises et accomplies », précise notre source. Les années antérieures ont été secouées par les violences dans l’Extrême-Nord. En septembre 2015, une attaque de Boko Haram a causé des dizaines de morts à Kerawa, une localité frontalière du Nord. Les attentats-suicides ont contraint les élèves et les enseignants à abandonner les salles de classes. Un an plus tôt (2014), environ 100 écoles ont fermé leurs portes dans les villes et les villages de la Région. Une situation qui provoque davantage le recul de la scolarisation dans un territoire affecté par un taux d’analphabétisme de 56% chez les femmes et 29 % pour les hommes selon le rapport 2020 de l’Institut National de la Statistique (INS) sur les échantillons dont l’âge varie de 15 à 49 ans. Le 9 septembre prochain jour de rentrée scolaire, les localités de la Région- bénéficiaire d’un programme humanitaire d’éducation initié par le Ministère de l’Éducation de Base (MINUDUB) et les partenaires, sera au rendez-vous pour le démarrage de l’année scolaire 2024/2025 sous la vigilance des militaires, parés pour contrecarrer toute force hostile à la paix et à la sécurité dans la Région. 

 Tchuisseu Lowé